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Logique
de la disparition dans les photographies de Ja-Yong Park
Dans
ses œuvres récentes plus particulièrement, Ja-Yong
Park travaille une approche de la photographie dans une logique actuelle
et plasticienne de la représentation du monde. Elle exploite donc
certaines ressources plastiques du médium photographique, en quoi
elle est dès lors photo-plasticienne, et réorganise par
conséquent le réel, contribuant ainsi à le doter
de nouveaux effets de sens dans la pluralité de réalités
qu’embrasse aujourd’hui la dénomination de photo-plasticien.
Elle participe dès lors à l’accroissement du registre
de la photographie par ses pratiques hybrides et décloisonnées
qui l’inscrivent dans le champ des arts plastiques.
Plus précisément, Ja-Yong Park déstructure la photographie
: elle traite la photographie comme un matériau avec la volonté
de destituer le référent. Sa pratique peut être qualifiée
de déconstructive. Elle procède au double détournement
du dispositif technique de l’imagerie documentaire et de celui de
la tradition photographique, et donne ainsi à voir ce que cachent
les stéréotypes. Elle impose une autre forme de réalité
dans la saisie de cette absence sur laquelle pourrait ouvrir cette fenêtre
à laquelle la peinture classique se référait. Ja-Yong
Park semble donc enregistrer la disparition en introduisant un rapport
au temps bien moins fugace que celui de l’appareil. Ses photographies
sont donc aussi travaillées par leur propre fin.
Les modalités par lesquelles elle aborde la photographie, à
savoir l’interrogation du médium à partir de ses divers
moyens techniques et des hybridations qu’ils supportent ont pour
effet que le référent n’est ainsi même plus
un prétexte et s’efface derrière la plasticité
processuelle mise en œuvre.
Bernard GERBOUD, mai 2010 |