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écrits

Format : 17 x 24 cm à la française
Nombre de pages : 96 pages et 4 pages de couverture avec rabat
Papiers : Cyclus et Idéal Ivoire, micro-cannelé et pop set pour la couverture
Préface : Gérard Laplace
Illustrations et photographies : Jean-Pierre Brazs
Directrice de collection : Thérèse Vian-Mantovani
Edition: Materia Prima
ISBN 2-95113958-5-X

Suite à la cessation d'activité des éditions Materia Prima Les Contes picturaux peuvent désormais être commandés directement auprès de
Jean-Pierre Brazs au prix de 25 €

le port est gratuit pour la France métropolitaine

> BON DE COMMANDE

 

Jean-Pierre Brazs
CONTES PICTURAUX
éditions materia prima, 2005

> Préface de Gérard Laplace
Depuis ses premières peintures en 1966, le cheminement de Jean-Pierre Brazs est somme toute banal : peindre puis chercher l'en deçà, l'ailleurs de la peinture. Ses contes se sont écrits sans impatience entre 1997 et 2005, sans véritable labeur sinon celui d'épurer, de chercher le plus court chemin et parfois le plus elliptique pour parler d'une difficulté désormais acquise ou peut-être provisoire de peindre. La peinture se présente sous le jour d'histoires à raconter, de mystères qui gisent aussi dans la transparence des glacis. Jean-Pierre Brazs ne recourt pas inutilement à la forme du récit, on pourrait même considérer que le récit tracte la fiction picturale, garde la maîtrise du temps, s'ouvre à une extériorité spatiale, temporelle, factuelle. La texture énonciative ouvre le champ, lie et relie des lieux, des découvertes, des gestes picturaux souvent attestés, d'où une coloration biographique voilée.


PREMIER CONTE
Le 12 juillet 1997, le long du sentier de randonnée de la Forêt des Cèdres dans le massif du Luberon, un promeneur a trouvé un petit carnet à la couverture noire plastifiée. Beaucoup de marcheurs aiment noter, chemin faisant, une difficulté particulière, un point de ravitaillement, une curiosité botanique, le nom d’un animal observé, la ligne d’un paysage. Ces carnets ayant le caractère précieux et personnel d’un journal de bord, …
> exposition Châteauroux, 2002


DEUXIEME CONTE

Le problème est souvent de trouver le point d’origine. Il suffit ensuite d’y faire converger ce qu’il convient de décisions et d’actions conduisant à la réalisation d’une œuvre. Elle se multipliera ensuite à l’infini, au fur et à mesure que des regards, instruits ou innocents, déclencheront l’effet de projection sur soi qui donne parfois la sensation d’être regardé par l’objet qu’on regarde. Cette façon d’aborder les choses permettra peut-être de comprendre la raison de la présence dans les réserves du musée d’art et d’archéologie de Guéret d’une peinture dont l’étrangeté fut révélée durant le printemps 2001 à l’occasion d’une exposition consacrée aux paysages de la Creuse…
> extraits
> conférences

TROISIEME CONTE
Une femme peut avoir de nombreuses raisons et autant de façons d’enlever son pull-over. En faire l’inventaire consisterait à décrire non seulement une succession de gestes, mais aussi l’enchaînement de causes et d’effets conduisant à décider de cet acte très particulier. Pour être rigoureux, il faudrait également se soucier de l’effet produit, puisque la modification brutale d’un équilibre thermique conduit à un nouvel état d’équilibre, qui lui-même…

QUATRIEME CONTE
La montée des eaux fut suivie d'un brusque reflux qui laissa sur le sol d'étranges objets, vestiges des métamorphoses lentement accomplies dans le monde subaquatique. J'ai pu reconstituer les principales étapes de cette respiration catastrophique des eaux à partir de traces et de rares témoignages encore accessibles aujourd’hui à qui veut bien les voir et les entendre...
> expositions "D'eau et de feu" Forum Meyrin, Genève, 2009 et "Terre Art'ère, Plérin 2012
> conférence "Nodulea pictorialis et phénomènes de montée des eaux", Bibliothèque Forum Meyrin, 19 mai 2009

> Quatrième conte pictural *pdf

CINQUIEME CONTE
La première fois, le phénomène eut si peu d'ampleur qu'il passa presque inaperçu. S'il avait débuté par des manifestations plus imposantes, des mesures auraient pu être prises plus tôt. Les deux versants des Pyrénées n'auraient pas subi les dommages visuels qui ont entraîné pendant tout un été d'importants déplacements de population. L'évènement prit rapidement une telle ampleur qu'il fallut aux pouvoirs publics prendre des décisions qui mirent en péril de fragiles équilibres sociaux et économiques, autant du côté de l'Aragon que des Pyrénées-Atlantiques...

SIXIEME CONTE
La ville située assez loin dans les terres est reliée à la mer par un fleuve qui aux heures des marées hautes semble quasi immobile. À marée basse c’est une vasière, exposant pour quelques heures au soleil les ossuaires noirs des carcasses de bateaux. Sur les berges, le granite s’effondre en plages étroites. Le bois en ce lieu s’épuise en renoncements, la pierre s’arrondit et s’enlise. Des plantes particulières trouvent la raison de vivre dans le balancement des eaux douces et salées...

SEPTIEME CONTE
Une source alimente une fontaine située en contrebas du jardin clos planté d’arbres fruitiers. Il faudrait monter l'eau jusqu'au point haut du terrain et conduire sa descente, à moins qu'une eau ancienne réapparaisse, fossilisée en vagues de cristal ou en traces de ruissellements gravées dans la pierre. Il suffirait de recueillir les paraboles de l'eau et de mêler ce qui s’efface à ce qui s'inscrit. Le temps sous le mince filet d'eau aurait glissé plus lentement, ou plus vite ; les doigts se seraient lavés de l'odeur bleue des fleurs écrasées...